Bruno Bernard, Président de la Métropole de Lyon, s’est exprimé en réaction aux déclarations du Président de la République, Emmanuel Macron : " Le président de la République n 'est pas sérieux quand il dit que les collectivités locales sont responsables de la dérive des comptes publics. (Cf itw L'Express)..."
"L’endettement depuis 30 ans des collectivités locales est stable (8,9 % du PIB) alors que la dette de l'État s'est envolée de 40,1 % à 89,7%. A la Métropole de Lyon, la dette a baissé de 28% depuis notre arrivée (des écologistes -ndlr) en 2020. La réalité est que notre collectivité doit pallier au désengagement très important de l'État sur les politiques sociales : personnes âgées, handicap, insertion... Sur les questions de jeunesse, alors que la précarité des jeunes ne fait qu'augmenter dans le territoire, l'engagement de la Métropole sur le Revenu de solidarité jeunes qui a bénéficié à 2600 jeunes permet de faire des économies pour l'avenir."Ensemble pour la jeunesse : les collectivités locales à la rescousse
Face aux défis grandissants rencontrés par la jeunesse française, les collectivités locales se mobilisent pour pallier les carences des politiques nationales. Dans un contexte où le coût de la vie, notamment celui du logement, pèse lourdement sur les jeunes et où les problèmes de santé mentale se multiplient, des initiatives locales novatrices émergent pour soutenir cette tranche de la population souvent négligée.
La jeunesse française à la peine
En France, les jeunes de 18 à 25 ans consacrent en moyenne 22 % de leurs revenus au logement, contre 10,3 % pour la population générale. Parallèlement, les difficultés financières et les transitions de vie exacerbent les problèmes de santé mentale. Alors que le taux de chômage chez les 15-24 ans s'élève à 17,3 %, il est urgent de réévaluer les politiques d'emploi des jeunes pour garantir une prise en charge équitable et efficace. Malheureusement, les dispositifs comme le Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) ont vu leurs dotations par l'Etat réduites de moitié en 2024, limitant leur impact.
Comparaison européenne : la France en retard
Comparée à ses voisins européens, la France montre des lacunes significatives dans son soutien aux jeunes. Le Danemark, par exemple, offre un revenu universel aux jeunes en formation, tandis que l'Allemagne et la Suède proposent des aides financières et des services de santé mentale intégrés. Pour combler ces lacunes, la France doit s'inspirer des meilleures pratiques européennes et renforcer la collaboration entre l'État et les collectivités locales. Simplifier l'accès aux dispositifs, garantir des offres d'emploi ou de formation rapide, et intégrer systématiquement des services de santé mentale sont des pistes à explorer.
Initiatives locales pionnières
Métropole de Lyon : Revenu Solidarité Jeunes
Depuis 2021, la Métropole de Lyon propose un soutien financier aux jeunes de 18 à 25 ans en difficulté d'insertion sociale et professionnelle. Ce dispositif, offrant jusqu'à 420 € par mois, a bénéficié à 2 600 jeunes en 2023, dont plus de 80 % n'avaient pas de diplôme ou avaient un diplôme inférieur ou équivalent au baccalauréat. Seulement 12,40 % des bénéficiaires ont un hébergement autonome, soulignant l'importance de cette aide pour les jeunes précaires.Département de la Loire Atlantique : le Revenu jeunes
En 2022, le Département de la Loire-Atlantique a lancé le Revenu jeunes, une allocation mensuelle maximale de 531 € destinée aux jeunes de 18 à 25 ans en grande difficulté. Ce dispositif, accompagné d'un suivi personnalisé, vise à être un filet de sécurité pour les jeunes les plus précaires. Il permet de soutenir les jeunes pendant quatre mois avant la contractualisation d’un projet, avec un accompagnement couvrant des aspects essentiels comme le logement, la santé et l'insertion professionnelle.Élargissement du mouvement
La Meurthe-et-Moselle
En Meurthe-et-Moselle, le Conseil Départemental a annoncé le lancement d'un "revenu d’émancipation jeunes" pour soutenir les jeunes de 18 à 25 ans en situation de précarité. Cette aide de 500 € mensuels sera versée pour une durée maximale de 12 mois et sera accompagnée d’un soutien adapté. Le dispositif devrait être opérationnel au dernier semestre 2024, visant à faciliter l’accès à l’aide pour lutter contre le non-recours.La Gironde
En 2023, le Département de la Gironde a consacré sa "grande cause" aux jeunesses, organisant une consultation massive des jeunes pour élaborer un nouveau plan d'actions. Les préoccupations majeures identifiées incluent l’emploi, l’éducation, l’égalité des sexes, l’environnement et la santé mentale. En réponse, la Gironde prévoit de mettre en place un revenu d'autonomie et un accompagnement basé sur la confiance et la simplicité d'accès.Vers une collaboration renforcée
Face aux défis économiques, sociaux et environnementaux actuels, il est crucial que l'État et les collectivités locales travaillent ensemble pour assurer un avenir meilleur pour les jeunes Français. Les initiatives locales montrent la voie en proposant des solutions adaptées et efficaces. Cependant, ces efforts doivent être soutenus et complétés par des dispositifs nationaux robustes et bien financés. En s'inspirant des meilleures pratiques européennes et en renforçant la collaboration, la France peut développer des politiques sociales inclusives, garantissant ainsi un avenir prometteur pour sa jeunesse.
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