Cinéma ; A Lyon, l'Institut Lumière fait peau neuve...
Mar 5 Sep - 11:30
Au moment où l’Institut Lumière ouvre sa nouvelle saison, nous voulons d’abord écrire que nous sommes heureux de vous retrouver pour passer ensemble les mois qui viennent. Toute l’équipe de la rue du Premier-Film n’est qu’impatience à l’idée de montrer plein de films et de poursuivre la belle mission de faire vivre, sur les lieux de l’invention du Cinématographe Lumière, une mémoire et une culture, un passé et un futur : ceux du cinéma, de son esthétique, de son histoire.
Le « projet Lumière » a connu, ces dernières années, une forte évolution : d’abord la construction du Hangar en 1998, décidée en 1995 à l’occasion du Centenaire du cinéma ; puis la décision de dédier la Villa à l'histoire des Lumière, en 2003 ; celle d'imaginer un festival, en 2009 ; d’ouvrir en 2012 deux galeries destinées à la photographie, l’autre passion de Louis Lumière ; de sauver et de relancer trois salles d’art et essai en centre-ville entre 2015 et 2016, les CNP devenus Cinémas Lumière ; puis d’ouvrir, en face du Hangar du Premier-Film, une librairie et un magasin de DVD et de vinyles en 2018 et un restaurant en 2019. On est contents du chemin parcouru. Il ne fut pas sans embûches mais il y a toujours des embûches, n’est-ce pas ?
Chaque année, plus de 700.000 personnes, spectatrices et spectateurs, artistes, cinéphiles, amateurs, familles, enfants, scolaires, groupes, lyonnais, régionaux, français, internationaux, se pressent pour suivre les activités artistiques, patrimoniales et scolaires de l’Institut Lumière. Nombreux, non ? Et ce qui se passe à Lyon n’est que le reflet d’un pays qui se bat vigoureusement pour son cinéma car il pense – à juste titre ! – qu’il a une place fondamentale dans la société et dans les esprits. L’immense succès de la Palme d’Or, Anatomie d’une chute, de Justine Triet, co-produit par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, tourné en Maurienne, comme le retour des spectateurs en salles, en administre à nouveau la preuve.
L’objet de cette lettre, maintenant.
Comme vous l’aurez remarqué, la Villa Lumière est en travaux depuis le début de l’année : six mois d’une fermeture qui avait pour objectif de moderniser un bâtiment construit par Antoine Lumière en 1900, ouvert au public à la fin des années 1970 et qui n’avait pas connu de grandes réfections récemment.
Ces nouveaux travaux ont consisté en :
-la mise en accessibilité du bâtiment par la création d’un ascenseur réservé permettant aux personnes à mobilité réduite de se rendre aisément au sous-sol, au rez-de-chaussée et au 1er étage, donc de visiter la Villa dans son ensemble.
-une révision technique avec refonte des installations électricité et plomberie, des dispositifs de ventilation, assainissement des questions de chauffage et diverses perfections technologiques.
On en a également profité pour procéder à :
-la réhabilitation des deux salles de cinéma du sous-sol construites il y a plusieurs années : celle habituellement occupée par les séances Jeune public et Ciné-Club, et une autre, plus petite, et peu utilisée pour le public, et qui le sera désormais.
-la rénovation du Musée Lumière, voulu par l’Institut Lumière en 2003 et financé alors par une subvention exceptionnelle de la Ville de Lyon.
Notre Conseil d’Administration a donné son accord pour cette nécessaire entreprise de restructuration que, dans l’équipe de l’Institut Lumière, Juliette Rajon a menée avec les services de la Ville et de l’Etat.
Le montant de ces travaux est de 1,7M€ et ils sont financés à 35% par les tutelles publiques : Ville de Lyon, Métropole de Lyon, Région Auvergne Rhône-Alpes et de manière plus forte par le CNC - Centre National du Cinéma et de l’image animée.
Le reste, 65% représentant 1,12M€, est apporté par l’Institut Lumière, qui le fait grâce à un emprunt bancaire. C’est une stratégie inhabituelle pour une structure associative comme la nôtre mais attendre n’était plus possible et il y avait une fenêtre de tir idéale. La décision a donc été prise de procéder, avec les collectivités publiques qui sont en soutien. Ainsi, l’Institut Lumière reste maître de son agenda. Un agenda décidé et défini pendant le premier confinement, moment d’inactivité qui a permis une multitude de réflexions sur la façon d’affronter l’avenir de nos métiers.
C’est un risque que l’association prendra mais puisque les investissements opérés jusqu’à présent, ceux décrits plus haut (Hangar, cinémas, restaurant, librairie, etc.), se sont révélés fructueux, nous continuons. Avec l’impérieuse obligation de réussir. Tous ceux qui ont de bonnes idées pour imaginer d’autres contributions financières (sponsors, mécènes, apports privés, etc.) sont les bienvenus !
Dans quelques mois, au printemps 2024, il restera la rénovation du parvis devant et autour de la Villa et, à terme, la requalification/réfection de la rue du Premier-Film. La Ville de Lyon et la Métropole s’impliquent pleinement dans le processus. Il comprend également la rénovation de l'éclairage urbain et des espaces verts, ce « Jardin d’Antoine Lumière » devenu, depuis que l’Institut Lumière l’a transformé en 1992, le poumon du quartier, un lieu où l’on respire, où les enfants jouent et les amis se rassemblent. En ces temps de catastrophe climatique, ce territoire ombragé de bancs et de pelouse situé entre la Villa et le Hangar a pris une dimension renouvelée.
Le « chantier Lumière 2023 » a été conçu sous l’autorité de l’architecte Jean-Marc Lalo qui a disposé de la compétence d’entreprises et d’artisans locaux formidables. Le musée a été transformé grâce à la collaboration de la société lyonnaise Scénorama, avec l’expertise des « lumiéristes » de l’Institut. Il rendra toute sa splendeur à la Villa Lumière, comme à ce sous-sol de cinéma où l’aventure a commencé avec Bertrand Tavernier, Alice et Bernard Chardère, Mijo et Raymond Chirat en 1982-1983.
En ce début septembre 2023, la réouverture des lieux se prépare.
Le Musée accueillera ses visiteurs à la fin du mois de septembre, et les deux salles de cinéma recevront les spectateurs du festival Lumière à partir du 14 octobre. A la Toussaint, tout sera définitivement ouvert.
L’ensemble constituera, comme en 1998, en 2003 ou en 2016-18 une étape nouvelle et importante dans la vie de l’Institut Lumière. Nous vous ouvrirons nos portes dans des conditions encore améliorées, heureux d’accueillir anciens et nouveaux spectateurs pour une programmation artistique renforcée, de repenser une activité scolaire et pédagogique qui rassemble chaque année 50.000 enfants et adolescents, de contribuer à l’aura internationale de la rue du Premier-Film, comme d’en faire un rendez-vous de ville et de quartier.
La cinéphilie, l’éducation, l'ambition artistique et l'action culturelle publique sont des enjeux majeurs de notre temps : là où nous sommes, nous ne l’oublions jamais.
C’est aussi la leçon que nous aura léguée Bernard #Chardère, qui vient de disparaître. Et c’est à lui que nous dédions la saison 2023-2024 de cet Institut dont il restera, à jamais, le premier et légendaire directeur.
Très cordialement,
Irène Jacob, Présidente
Thierry Frémaux, Directeur
Et l’équipe de l’Institut Lumière
INSTITUT LUMIÈRE
25, rue du Premier-Film
69008 LYON
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