Au #Chili le résultat général du référendum s'est précisé tout au long de la soirée du 4 septembre 2022, donnant une large victoire au #RECHAZO (refus) de la constitution proposée par la #conventioncitoyenne.
Un rejet général de la proposition, puisque les régions, qui avaient toutes approuvé le processus constitutionnel il y a un an, ont toutes refusé la proposition issue de ce processus. Le refus est majoritaire dans l'ensemble de la société, y compris dans les quartiers et villes populaires et même dans les suffrages des prisonniers pour lesquels le droit de vote a été respecté !
Seules huit communes ont donné une très légère majorité pour la proposition constitutionnelle, et ce ne sont pas les plus populaires, à l'image de Nuñoa, quartier de Santiago devenu très "bobo" selon les observateurs, très investi par ce que les français appellent la gauche caviar et les chiliens la "Whisquierdia" (whisky+izquierdia)...
Le vote obligatoire a tout changé
C'était la première fois depuis le retour à la démocratie que le vote était vraiment obligatoire avec menace d'une amende de 150 € en cas de motif non valable et la plupart des chiliens ont "accompli leur devoir" au cours d'un scrutin bien organisé, de manière très professionnelle par le Service Electoral (Servel).
Ce vote a fait apparaître une "majorité silencieuse" d'ex abstentionnistes, favorables au changement mais pas à celui proposé par les conventionnels. Cela est particulièrement visible dans les régions à forte population "autochtone", à qui la nouvelle constitution proposait de nouveaux droits et qui ont très majoritairement rejeté cette proposition.
Les erreurs de la convention citoyenne
Il est trop tôt pour faire le bilan de cet échec de la convention citoyenne qui, au delà de la formidable opposition - des médias et du monde politique - à laquelle elle a dû faire face, a commis de multiples erreurs, en particulier celle de pêcher par arrogance et de prendre en compte les revendications des groupes les plus bruyants mais pas forcément les plus représentatifs.
Le monde politique interprète ce résultat comme une volonté de retour des Partis traditionnels qui avaient subi de lourds revers au cours des dernières élections.
Et maintenant ? Le processus constitutionnel continue
La tentative d'éviter les partis politiques, qui avait été validée par un "référendum d'entrée" mais avec vote non obligatoire, a donc échoué. Mais les chiliens se sont déjà prononcés pour un changement de constitution, ce que personne ne nie... Le président Gabriel Boric a les cartes en mains pour continuer le processus, mais dans le cadre des institutions actuelles qui lui laissent très peu de pouvoir... Il devra négocier avec les députés et les sénateurs qui lui sont opposés et avec les représentants de très nombreux partis, eux-mêmes très divisés, en particulier ceux de la Concertation. Ces partis de centre droit et de centre gauche qui avaient dirigé le pays avec la Démocratie Chrétienne dans la période de transition après la dictature sont actuellement à bout de souffle et peinent à renouveler leurs leaders.
Prenant la parole à l'issue du scrutin, Gabriel Boric a pris acte des résultats et annoncé des changements dans son équipe ainsi que la mise en place rapide d'une formule pour arriver à la rédaction d'une nouvelle constitution acceptée par tous.
Gilles Roman
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