EPR de Flamanville : La sûreté nucléaire ébranlée
Sam 1 Avr - 20:43
"Notre Affaire" à tous et le "CRILAN" dénoncent un système incapable de garantir la sécurité nucléaire.
Nouvelles révélations dans le feuilleton désastreux de l’EPR de Flamanville : on apprend aujourd’hui que l'Autorité de sûreté nucléaire avait alerté EDF dès 2005 des anomalies de production ayant conduit in fine aux défauts sur la cuve du réacteur. Notre Affaire à Tous et le Comité de Réflexion d’Information et de Lutte Anti Nucléaire (CRILAN) dénoncent, une nouvelle fois, les dérives de l’industrie nucléaire française avec laquelle la confiance est définitivement rompue. Nous réclamons que la justice mette un terme à ces dérives et impose des gardes fous face au manque évident de fiabilité du mécanisme de contrôle actuel.
Dès 2006, l’ASN a informé AREVA et EDF des graves dysfonctionnements de l’usine du Creusot, en charge de la fabrication de la cuve. Sommés pendant sept ans de réaliser des analyses de la cuve, AREVA et EDF s’y sont toujours refusé. Ce n’est qu’en 2014, une fois la cuve intégrée au bâtiment du réacteur, que le premier test est réalisé, avec un résultat sans appel : au vu des défauts de fabrication de la cuve, sa résistance en cas d’accident nucléaire ne peut être garantie.
Malgré l’existence de preuves matérielles d’anomalies et d’écarts notables aux normes en vigueur. Le projet de l’EPR de Flamanville a été donc été poursuivi sans qu’Areva soit contraint de donner des gages de sécurité.
Notre affaire à tous et le CRILAN ont attaqué en justice, il y a un an, un arrêté du Ministère de l’écologie offrant la possibilité à Areva de faire valider en douce par l’ASN les défauts de la cuve :
“Pour l’instant, le gouvernement n’a pas souhaité répondre aux arguments que nous avons soulevés devant le Conseil d’Etat. Nous sommes contraints de sommer l’Etat de conclure dans un dossier relatif à la sécurité nucléaire.” affirme Ingrid Metton, avocate de Notre Affaire à tous.
Mais le système mis en place est à l’origine du scandale révélé aujourd’hui. “La loi laisse aux industriels le soin de déclarer leur défaillance, au lieu de garantir le respect effectif des normes essentielles de sécurité”, selon Marine Calmet, juriste de l'association Notre Affaire à tous.
L’Autorité de Sûreté (ASN) est placée devant le fait accompli !
Or, on peut légitimement douter de la possibilité pour l’autorité de sûreté nucléaire française de prendre une décision qui s’impose pourtant, mais qui aurait pour conséquence de condamner financièrement le projet de l’EPR francais.
Ce rapport de force économique et politique constitue un réel danger pour la sécurité dans les centrales nucléaires françaises.
- Rapport sur la sûreté nucléaire : la réaction de Greenpeace
- Le dossier du nucléaire au coeur du débat politique en France
- EPR de Flamanville : des ONG veulent réouvrir le débat !
- EPR de Flamanville : Michèle Rivasi réagit aux aveux d'échec du gouvernement
- Kiosque : la revue l'écologiste - le nucléaire en Ukraine
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum