Dans les quartiers populaires, ne pas pouvoir jouir de son ascenseur quotidiennement tend à devenir une norme. La métaphore de l’ascenseur social bloqué s’exprime ainsi au sens propre pour les habitants de centaines d'immeubles collectifs.
Soumis à l’inertie des bailleurs et des ascensoristes, des milliers de parents d'enfants en bas âge, des femmes enceintes, des grands-parents dont les familles ne vivent pas à proximité, de personnes à mobilité réduite, subissent un véritable calvaire, non seulement physique mais aussi psychologique et social. Pas d’ascenseur, c’est moins, voire plus du tout, de mobilité et d’autonomie. C'est moins de lien social. C'est l'isolement, voire le danger.
Originaire de Seine-Saint-Denis, je milite depuis plus de vingt ans pour une meilleure intégration des habitants de banlieue. A travers mon engagement, j'ai pu constater à quel point la relégation dans un territoire commençait par ce qui peut sembler de prime abord dérisoire, voire routinier. C'est ce qui m'a conduit à militer au sein du collectif citoyen "Plus sans ascenseur", lequel se bat contre ces situations inacceptables de pannes récurrentes.
Car sous prétexte que les urgences sociales se multiplient, les autorités nationales et locales, et plus encore les bailleurs, rechignent à engager des démarches fortes pour résoudre ce problème qui va bien au-delà d’un simple service.
Ils oublient ainsi que l'une des libertés fondamentales en France est celle de pouvoir aller et venir, et que beaucoup d'habitants, coinçés chez eux, en sont aujourd’hui privés. En 2017, quatre mois pour réparer un ascenseur est tout bonnement inconcevable. Je veux rappeler l'évidence : le problème que nous pointons est loin d'être insoluble. Ce n'est ni plus ni moins qu'une question de volonté.
Avec le collectif "Plus sans ascenseur", nous dénonçons cette situation aussi humiliante qu’insoutenable.
Nous demandons aux candidats à l’élection présidentielle de se saisir avec force de cette problématique concrète - loin des grandes promesses - et de s’engager pour un service public de l’habitat prenant pleinement en considération le cadre de vie de tous les citoyens.
Nous appelons tous les citoyens de France, qu’ils vivent ou non dans les quartiers populaires, à se mobiliser en signant la présente pétition. Fouad Ben Ahmed |