Culture : la Cité des sciences s'intéresse aux foules
Mer 12 Oct - 19:18
Dans un monde densément peuplé, que ce soit d'humains ou d'avatars virtuels sur les réseaux sociaux, la foule tend à devenir notre quotidien. Parée au contraire, dans la culture classique, de tous les vices, susceptible, dans l'expérience que l'on peut en avoir, dans les transports, lors d'un match ou d'une manifestation publique, de susciter malaise et angoisse, la foule interroge.
Mais que se passe-t-il concrètement lorsque nous faisons foule ? Comment comprendre ce phénomène singulier, qui est bien plus que la simple somme de ses parties ?
L'exposition Foules, en convoquant un large éventail de disciplines scientifiques, se propose de décortiquer les mécanismes, nombreux et complexes, qui se jouent entre les individus lorsqu’une foule se crée.
Une foule, ce sont des individus en interaction. Au milieu des autres, nous sommes transportés d’enthousiasme ou ballottés en tous sens. S’il peut être agréable de se retrouver entouré de supporters lors d'un match, de citoyens partageant les mêmes convictions lors d'une manifestation ou de marathoniens portés par la rage de gagner, il peut tout aussi être effrayant de se sentir compressé dans une rame de métro, un cortège ou dans un pèlerinage religieux. Toutes ces situations ont un point commun : l’individu n’y existe qu’en interaction avec autrui. De ces interactions émergent des phénomènes collectifs que l’exposition Foules, inscrite dans la ligne éditoriale «Sociétéscience », s’attache à analyser.
La densité, fil rouge de l’exposition. La visite débute par l’analyse des foules compactes pour s’intéresser aux plus éparses, avant de se tourner, enfin, vers les foules distantes que sont les foules numériques. Le parcours de l'exposition est en effet construit autour de l’unité de mesure de la foule : la densité, tout simplement égale au nombre de personnes par mètre carré. À haute densité, la foule s’entend comme un ensemble composé d’un grand nombre d’individus en interaction et permet d’analyser, grâce aux lois physiques, différents types d’agents : humains, animaux, grains, particules… Dès que la densité diminue, les sciences comportementales deviennent indispensables pour expliquer les chorégraphies urbaines et tout type de mouvement collectif. Au croisement de nombreuses disciplines scientifiques – mécanique des fluides, physique granulaire, mathématiques, sciences cognitives et psychologie sociale – l’étude de la foule, qu'elle soit compacte, dilatée ou à distance, révèle le caractère social de notre espèce.
Une vision moderne de la foule. Objet de nombreuses critiques, la foule a souvent été perçue dans notre imaginaire collectif comme une étrange, voire inquiétante, créature. En s’appuyant sur la recherche interdisciplinaire la plus contemporaine, Foules entend déconstruire l’image négative qui lui a trop longtemps été associée. Par un dispositif scénographique ingénieux, l’exposition se propose de placer le visiteur tantôt au sein de la foule pour mieux la vivre, tantôt en dehors pour mieux la comprendre : d’acteur il devient observateur et entre, le temps du parcours, dans la peau d’un véritable «foulologue ».
Mehdi Moussaïd, chercheur en sciences cognitives au Max Planck Institute for Human Development (Berlin), est le commissaire scientifique de l’exposition.
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