"Vous n'aurez pas les enfants !" 1942 : un formidable réseau de Résistance s'organise à Vénissieux et St-Priest
Dim 10 Avr - 18:21
Historienne, Valérie Portheret a reconstitué, au terme de vingt-cinq ans de recherches, ce sauvetage des enfants du camp de Vénissieux, recueillant, partout dans le monde, la parole d'un très grand nombre d'entre eux. Cette histoire bouleversera à l'époque l'opinion, poussant Vichy à refuser les nouvelles demandes de déportation des juifs formulées par les nazis. Un récit à retrouver dans Vous n'aurez pas les enfants.
Le 26 août 1942, pour répondre aux exigences des nazis, le gouvernement de Vichy représenté à Lyon par le préfet Angeli, ordonne la rafle des juifs étrangers dans la région. Au petit matin, ils sont 1 016 à être arrêtés et rassemblés dans un camp de "triage" à Vénissieux.
Dans la nuit du 28 au 29 août, des membres d'œuvres sociales présents dans l'enceinte réussissent à convaincre les parents de signer un acte d'abandon de leurs enfants et de les confier à une association, l'Amitié chrétienne, seule façon de les sauver de la déportation.
Malgré les cris, les pleurs, les tentatives de suicide des mères, les 108 enfants vont être de cette manière séparés de leurs parents et exfiltrés du camp. Dans les heures qui suivent, la police française lance une chasse pour retrouver ces enfants cachés dans un ancien couvent. Mais dans des tracts, la résistance prévient : "Vous n'aurez pas les enfants".
Trois seulement seront repris, déportés et exterminés à Auschwitz avant la fin de la guerre.
De leur côté, 545 adultes sont conduits en autocar par les gendarmes à la gare de Saint-Priest, direction Drancy, puis Auschwitz où la grande majorité d'entre eux sera gazée.
Une incroyable chaîne de solidarité s'organise alors à Lyon, autour des organisations laïques, protestantes, juives et catholiques, qui obtiennent la protection du cardinal Gerlier, Primat des Gaules. Tous avaient bien compris que ces enfants étaient promis à la mort !
L'auteur indique que selon Serge Klarsfeld, cette opposition catégorique du cardinal Gerlier de "donner" les enfants au préfet a marqué un tournant dans la collaboration de l'administration française, en particulier "entre la police française et la Gestapo" .
Alertés par un fonctionnaire résistant, "agent double" de l'administration, les membres de l'association amitié chrétienne ont bénéficié de l'aide d'un prêtre ukrainien, juif converti au christianisme : l'abbé Glasberg a réussi à s'imposer dans la "commission de criblage" qui définissait ceux qui, parmi les prisonniers, devaient être déportés. Sa participation a permis, selon l'auteur, de sauver la vie des enfants et de nombreux adultes. Mais pas une certaine Eva Fixler, juive arrêtée comme tchécoslovaque alors qu'elle était hongroise (nationalité non concernée par la rafle), : la police française refusera de la libérer malgré l'intervention du consul de Hongrie. Eva Fixler sera déportée et gazée à Auschwitz. Ses quatre enfants sauvés rejoindront clandestinement leur père en Suisse.
Pour ce récit, Valérie Portheret a suivi la trace de ces enfants et retrouvé certains d'entre eux : Rachel par exemple, une jeune belge réfugiée en France depuis 1940, dont le père, coiffeur a été arrêté et déporté à Auschwitz lors de cette raffle... Rachel a été sauvée et exfiltrée dans une famille en ardèche.
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le rayon dédié à Lyon -
Le 26 août 1942, pour répondre aux exigences des nazis, le gouvernement de Vichy représenté à Lyon par le préfet Angeli, ordonne la rafle des juifs étrangers dans la région. Au petit matin, ils sont 1 016 à être arrêtés et rassemblés dans un camp de "triage" à Vénissieux.
Dans la nuit du 28 au 29 août, des membres d'œuvres sociales présents dans l'enceinte réussissent à convaincre les parents de signer un acte d'abandon de leurs enfants et de les confier à une association, l'Amitié chrétienne, seule façon de les sauver de la déportation.
Malgré les cris, les pleurs, les tentatives de suicide des mères, les 108 enfants vont être de cette manière séparés de leurs parents et exfiltrés du camp. Dans les heures qui suivent, la police française lance une chasse pour retrouver ces enfants cachés dans un ancien couvent. Mais dans des tracts, la résistance prévient : "Vous n'aurez pas les enfants".
Trois seulement seront repris, déportés et exterminés à Auschwitz avant la fin de la guerre.
De leur côté, 545 adultes sont conduits en autocar par les gendarmes à la gare de Saint-Priest, direction Drancy, puis Auschwitz où la grande majorité d'entre eux sera gazée.
Une incroyable chaîne de solidarité s'organise alors à Lyon, autour des organisations laïques, protestantes, juives et catholiques, qui obtiennent la protection du cardinal Gerlier, Primat des Gaules. Tous avaient bien compris que ces enfants étaient promis à la mort !
L'auteur indique que selon Serge Klarsfeld, cette opposition catégorique du cardinal Gerlier de "donner" les enfants au préfet a marqué un tournant dans la collaboration de l'administration française, en particulier "entre la police française et la Gestapo" .
Alertés par un fonctionnaire résistant, "agent double" de l'administration, les membres de l'association amitié chrétienne ont bénéficié de l'aide d'un prêtre ukrainien, juif converti au christianisme : l'abbé Glasberg a réussi à s'imposer dans la "commission de criblage" qui définissait ceux qui, parmi les prisonniers, devaient être déportés. Sa participation a permis, selon l'auteur, de sauver la vie des enfants et de nombreux adultes. Mais pas une certaine Eva Fixler, juive arrêtée comme tchécoslovaque alors qu'elle était hongroise (nationalité non concernée par la rafle), : la police française refusera de la libérer malgré l'intervention du consul de Hongrie. Eva Fixler sera déportée et gazée à Auschwitz. Ses quatre enfants sauvés rejoindront clandestinement leur père en Suisse.
Pour ce récit, Valérie Portheret a suivi la trace de ces enfants et retrouvé certains d'entre eux : Rachel par exemple, une jeune belge réfugiée en France depuis 1940, dont le père, coiffeur a été arrêté et déporté à Auschwitz lors de cette raffle... Rachel a été sauvée et exfiltrée dans une famille en ardèche.
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