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lyftv-sciences- Date d'inscription : 12/03/2019
Mémoire et Vaccination : comment notre corps acquiert l'immunité
Jeu 15 Juil - 16:55
Trois questions à Catherine Thomas-Antérion, membre du Conseil Scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires.
Nous avons la capacité de conserver la mémoire de certains agents pathogènes (virus, bactéries ou parasites) que nous rencontrons tout au long de notre vie, afin de pouvoir préparer nos défenses si notre corps y est de nouveau confronté. Qu'est-ce que le système immunitaire ? Comment ça fonctionne ? En quoi consiste la vaccination ?
Catherine Thomas-Antérion, neurologue, docteur en neuropsychologie et membre du Conseil Scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires, nous éclaire sur ces questions d'actualité.
1 - La mémoire immunitaire, qu'est-ce que c'est ?
Lorsque l'organisme est « attaqué » par un virus (ex : la rougeole), une bactérie (ex : la tuberculose), un parasite (ex : le paludisme), les cellules immunitaires capables de détruire ces agents infectieux de manière non spécifique sont la première arme. Par exemple, les cellules phagocytaires détruisent les virus en les entourant avec leurs prolongements comme tous les corps étrangers dont elles tentent de débarrasser l'organisme. Puis l'immunité adaptative se met en place, il s'agit de l'immunité dirigée spécifiquement contre l'agresseur : les lymphocytes B produisent des anticorps « spécifiques » et les lymphocytes T détruisent les cellules infectées par l'agent pathogène. Enfin des lymphocytes mémoires B et T CD4 spécifiques du pathogène sont prêts à intervenir en cas de nouvelle infection : les cellules T CD4 stimulent les cellules B mémoire qui deviennent des cellules productrices d'anticorps spécifiques, ce que l'organisme ne peut faire lors d'une primo-infection qu'au bout de quelques jours...
2 - Comment fonctionne un vaccin ?
Un vaccin a pour but de prévenir la survenue d'une pathologie infectieuse virale ou bactérienne comme la rougeole ou la tuberculose. Il n'y a pas de vaccin antiparasitaire pour le moment. Le principe est d'exposer la personne au virus ou à la bactérie contre lesquels on veut la protéger. L'astuce est de l'exposer pour que l'organisme sécrète les précieux anticorps spécifiques et garde une mémoire avec un germe pathogène rendu inoffensif : un virus atténué ou simplement un fragment de celui-ci ou d'utiliser un vaccin dit à antigènes de surface. À part le vaccin contre la fièvre jaune qui protège toute la vie après une seule injection, la plupart des vaccins nécessitent des « rappels », c'est-à-dire de nouvelles inoculations. Le calendrier vaccinal nous renseigne pour ne pas oublier nos rappels : pour le tétanos, tous les 20 ans avant 65 ans, puis tous les 10 ans. Cette maladie fait en France 10 morts par an (rappel oublié) versus 1000 en 1950.
L'immunité conférée par le vaccin est variable. Elle est par exemple courte dans le cas de la grippe, qui en plus est en lien avec un virus dont la souche change chaque année ce qui conduit à recommander une vaccination annuelle pour les personnes à risque. Le vaccin est chaque année modifié à cet effet, en fonction et selon des données prédictives (OMS), le temps de fabrication ne permettant pas de s'adapter en temps et en heure lors du début de l'épidémie, à la souche de l'année.
Il apparaît que la vaccination anti Covid-19 nécessitera des rappels dont à ce jour le délai n'est pas encore précisé.
3 - Vaccin contre le Covid-19, qu'est-ce la technique de l'ARN Messager ?
C'est une révolution scientifique ! L'ARN messager (ARNm) ou acide ribonucléique messager est une molécule retrouvée dans le cytoplasme des cellules. Il s'agit d'une sorte de photocopie du programme permettant la fabrication d'une protéine. Il y en a autant que de protéines. Le programme (code ADN) demeure dans le noyau de la cellule. Dans la Covid-19, l'ARNm, le programme, est celui de la protéine S (Spike) présente sur l'enveloppe du virus Sars-Cov-2. L'astuce est que l'organisme peut fabriquer lui-même à partir du programme, des anticorps contre la protéine pour déclencher la réaction immunitaire visant à le protéger ! La principale limite de ce type de vaccin est la nécessité de la conservation à des températures très basses car cette copie est fragile, et du reste, est détruite très vite dans l'organisme. Pas de stress, pour les mutations, elles sont fréquentes chez les virus et la protéine choisie est le cœur d'action du virus : pour le moment, les vaccins ARNm originels gardent leur efficacité ! En cas de changement de souche, il suffirait de faire évoluer l'ARMm car cette technique est très rapide à la différence des fabrications à partir des virus qui demandent plusieurs mois.
À propos de l'Observatoire B2V des Mémoires
Créé en avril 2013 par le Groupe de protection sociale B2V, l'Observatoire B2V des Mémoires étudie la mémoire sous toutes ses formes : individuelle, collective, numérique... Son Conseil scientifique réunit d'éminents chercheurs en neurosciences et sciences humaines. Les actions menées au sein de ce « laboratoire sociétal » visent à favoriser la prévention à travers deux grands axes : soutenir la recherche et diffuser au plus grand nombre les avancées de la science en vulgarisant l'information scientifique pour faciliter sa compréhension.
Pour ne citer que quelques actions menées par le fonds de dotation Observatoire B2V des Mémoires : la bourse doctorale ; la publication de livres sur le thème de la mémoire ; l'événement grand public La Semaine de la Mémoire ; le site ludo-éducatif memorya.org ; l'Accélérateur des Mémoires au service de l'innovation sociale.
www.observatoireb2vdesmemoires.fr
Catherine Thomas-Antérion, neurologue, docteur en neuropsychologie et membre du Conseil Scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires, nous éclaire sur ces questions d'actualité.
1 - La mémoire immunitaire, qu'est-ce que c'est ?
Lorsque l'organisme est « attaqué » par un virus (ex : la rougeole), une bactérie (ex : la tuberculose), un parasite (ex : le paludisme), les cellules immunitaires capables de détruire ces agents infectieux de manière non spécifique sont la première arme. Par exemple, les cellules phagocytaires détruisent les virus en les entourant avec leurs prolongements comme tous les corps étrangers dont elles tentent de débarrasser l'organisme. Puis l'immunité adaptative se met en place, il s'agit de l'immunité dirigée spécifiquement contre l'agresseur : les lymphocytes B produisent des anticorps « spécifiques » et les lymphocytes T détruisent les cellules infectées par l'agent pathogène. Enfin des lymphocytes mémoires B et T CD4 spécifiques du pathogène sont prêts à intervenir en cas de nouvelle infection : les cellules T CD4 stimulent les cellules B mémoire qui deviennent des cellules productrices d'anticorps spécifiques, ce que l'organisme ne peut faire lors d'une primo-infection qu'au bout de quelques jours...
2 - Comment fonctionne un vaccin ?
Un vaccin a pour but de prévenir la survenue d'une pathologie infectieuse virale ou bactérienne comme la rougeole ou la tuberculose. Il n'y a pas de vaccin antiparasitaire pour le moment. Le principe est d'exposer la personne au virus ou à la bactérie contre lesquels on veut la protéger. L'astuce est de l'exposer pour que l'organisme sécrète les précieux anticorps spécifiques et garde une mémoire avec un germe pathogène rendu inoffensif : un virus atténué ou simplement un fragment de celui-ci ou d'utiliser un vaccin dit à antigènes de surface. À part le vaccin contre la fièvre jaune qui protège toute la vie après une seule injection, la plupart des vaccins nécessitent des « rappels », c'est-à-dire de nouvelles inoculations. Le calendrier vaccinal nous renseigne pour ne pas oublier nos rappels : pour le tétanos, tous les 20 ans avant 65 ans, puis tous les 10 ans. Cette maladie fait en France 10 morts par an (rappel oublié) versus 1000 en 1950.
L'immunité conférée par le vaccin est variable. Elle est par exemple courte dans le cas de la grippe, qui en plus est en lien avec un virus dont la souche change chaque année ce qui conduit à recommander une vaccination annuelle pour les personnes à risque. Le vaccin est chaque année modifié à cet effet, en fonction et selon des données prédictives (OMS), le temps de fabrication ne permettant pas de s'adapter en temps et en heure lors du début de l'épidémie, à la souche de l'année.
Il apparaît que la vaccination anti Covid-19 nécessitera des rappels dont à ce jour le délai n'est pas encore précisé.
3 - Vaccin contre le Covid-19, qu'est-ce la technique de l'ARN Messager ?
C'est une révolution scientifique ! L'ARN messager (ARNm) ou acide ribonucléique messager est une molécule retrouvée dans le cytoplasme des cellules. Il s'agit d'une sorte de photocopie du programme permettant la fabrication d'une protéine. Il y en a autant que de protéines. Le programme (code ADN) demeure dans le noyau de la cellule. Dans la Covid-19, l'ARNm, le programme, est celui de la protéine S (Spike) présente sur l'enveloppe du virus Sars-Cov-2. L'astuce est que l'organisme peut fabriquer lui-même à partir du programme, des anticorps contre la protéine pour déclencher la réaction immunitaire visant à le protéger ! La principale limite de ce type de vaccin est la nécessité de la conservation à des températures très basses car cette copie est fragile, et du reste, est détruite très vite dans l'organisme. Pas de stress, pour les mutations, elles sont fréquentes chez les virus et la protéine choisie est le cœur d'action du virus : pour le moment, les vaccins ARNm originels gardent leur efficacité ! En cas de changement de souche, il suffirait de faire évoluer l'ARMm car cette technique est très rapide à la différence des fabrications à partir des virus qui demandent plusieurs mois.
À propos de l'Observatoire B2V des Mémoires
Créé en avril 2013 par le Groupe de protection sociale B2V, l'Observatoire B2V des Mémoires étudie la mémoire sous toutes ses formes : individuelle, collective, numérique... Son Conseil scientifique réunit d'éminents chercheurs en neurosciences et sciences humaines. Les actions menées au sein de ce « laboratoire sociétal » visent à favoriser la prévention à travers deux grands axes : soutenir la recherche et diffuser au plus grand nombre les avancées de la science en vulgarisant l'information scientifique pour faciliter sa compréhension.
Pour ne citer que quelques actions menées par le fonds de dotation Observatoire B2V des Mémoires : la bourse doctorale ; la publication de livres sur le thème de la mémoire ; l'événement grand public La Semaine de la Mémoire ; le site ludo-éducatif memorya.org ; l'Accélérateur des Mémoires au service de l'innovation sociale.
www.observatoireb2vdesmemoires.fr
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