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Gilles RomanAdmin- Date d'inscription : 04/05/2015
Le sondage qui fait peur : 65% des Français croient en l'effondrement de notre civilisation
Mar 11 Fév - 14:54
Jean-Laurent Cassely & Jérôme Fourquet
Etude réalisée par l'Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès
Etude réalisée par l'Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès
La Fondation Jean-Jaurès a mené, avec l'Ifop, une étude internationale, en France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni et Etats-Unis, pour mesurer l'adhésion de ces différents pays à la collapsologie, soit la théorie d'un effondrement de la civilisation. L'enquête est disponible en libre accès et dans son intégralité : La France, patrie de la collapsologie ?
Si la prophétie collapsologique a gagné beaucoup de terrain dans les imaginaires occidentaux ces dernières années, c'est en France et en Italie qu'elle rencontre manifestement le plus d'écho : 71% des Italiens et 65% des Français sont d'accord avec l'assertion selon laquelle « la civilisation telle que nous la connaissons actuellement va s'effondrer dans les années à venir ». Cette vision apocalyptique n'est partagée « que » par 56% des Britanniques et par 52% des Américains. Enfin, en Allemagne cette thèse fait beaucoup moins recette avec un score de 39%. Autre spécificité française, alors que l'adhésion à une vision collapsologique est dans les différents pays plus répandue dans les jeunes générations, quand les seniors y semblent plus réfractaires, ce clivage générationnel ne fonctionne pas en France. Dans notre pays, toutes les générations, 65 ans et plus compris, partagent le même sombre diagnostic.
Si le sondage dégage une moyenne de 65% de Français d'accord avec la théorie de l'effondrement, la proportion de ceux qui pensent que la civilisation va s'effondrer progresse à mesure que le niveau de vie diminue : 50% des membres des catégories aisées adhèrent à la théorie, 61% parmi les membres des classes moyennes supérieures, 64% parmi ceux des classes moyennes inférieures, et le pourcentage culmine à 75% parmi les catégories modestes.
Ramenée à l'ensemble de la population de chacun des pays, la proportion de personnes partageant la thèse d'un effondrement à venir et le diagnostiquant au maximum à une échéance de 20 ans s'établit à pas moins de 35% de la population en France contre 29% en Italie, 22% en Allemagne et moins de 20% aux États-Unis (19%) et en Grande-Bretagne (18%). Un tiers de nos concitoyens, soit une proportion élevée, anticipe ou juge très probable l'effondrement de notre modèle de société d'ici 20 ans.
Chiffres clés de l'enquête :
- 65% de Français sont d'accord avec la théorie de l'effondrement. Les Italiens (71%), les Britanniques (56%), les Américains (52%) et les Allemands (39%) sont d'accord avec cette théorie
- 35% des Français estime qu'un effondrement de la civilisation pourrait intervenir d'ici vingt ans soit la plus haute proportion par rapport aux Italiens (29%), aux Allemands (22%), aux Américains (19%) et aux Britanniques (18%)
- Pour 32% des Français, « il n'y aura pas d'effondrement soudain mais plutôt une dégradation progressive des conditions de vie actuelles » et pour 27% d'entre eux « les conséquences du réchauffement climatique et la surconsommation » seront responsables de l'effondrement de notre civilisation.
- 58% des Américains ont déjà ou ont pensé à « préparer un sac de secours contenant des objets utiles à la survie pendant quelques jours » alors que seuls 6% des Britanniques, Allemands et Italiens l'ont fait et 5% des Français.
- 17% des Américains ont stocké « des vivres dans une pièce de (son) logement, dans une cache ou dans un abri enterré dans (leur) jardin ou en pleine nature »
- Pour 43% des Américains et des Britanniques, le monde après l'effondrement de la civilisation ressemblera « à une société stressante et dangereuse dans laquelle l'essentiel de l'activité humaine sera consacré à la survie », 42% des Allemands sont en accord avec cette proposition tout comme 36% des Français et 32% des Italiens.
- Pour plus de la moitié des Français (52%), dans le monde après l'effondrement « on ne pourra compter que sur soi-même, sa famille et ses proches » alors que près de la moitié des Italiens (48%) estiment qu'« il faudra être solidaire avec le reste de la population et faire confiance aux autres pour s'en sortir »
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