- LYFtv-Environnement
- Date d'inscription : 09/10/2017
Michèle Rivasi (députée européenne EELV) a été l'initiatrice de la "Marche des cobayes" contre les pollutions et de la commission pesticides au Parlement européen.
Selon elle, le gouvernement doit s'engager à réparer ce crime d'Etat et à soutenir la création d'un laboratoire aux Antilles
Après six mois d'auditions, la commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation aux Antilles du chlordécone, pesticide dangereux qui a pollué les sols à long terme, rend mardi ses conclusions. L'Etat est le « premier responsable » du scandale du chlordécone aux Antilles. Telle est la conclusion sans appel de la commission d'enquête parlementaire mise en place pour faire la lumière sur ce « désastre sanitaire et environnemental » qui frappe la Guadeloupe et la Martinique.
"Le scandale d'Etat du chloredécone, insecticide cancérogène, perturbateur endocrinien, neurotoxique et spermatotoxique utilisé pour lutter contre le charançon du bananier commence enfin a être reconnu après mes alertes avec les associations antillaises depuis des années. Interdit en France dès 1990, il a continué à être utilisé jusqu'en 1993 par dérogation aux Antilles françaises. Un scandale sanitaire qui ne peut pas rester impuni.
Selon Santé Publique France, 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais sont aujourd'hui contaminés par le produit.
La commission a aussi étudié les conséquences économiques, sociales et environnementales de cette pollution, car le chlordécone se retrouve aussi dans l'eau, certains légumes, viandes et poissons, entraînant des interdictions de cultiver certains produits et des interdictions de pêche.
La commission d'enquête propose une série de mesures de réparations des préjudices économiques, notamment pour les filières de l'agriculture et de la pêche.
En matière de réparation aux malades, la création d'un fonds d'indemnisation des victimes des produits phytopharmaceutiques, inscrite dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2020 récemment adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, apporte une première réponse, mais « limitée » et « incomplète », ont déploré à plusieurs reprises les membres de la commission d'enquête lors des auditions.
Les rapporteurs proposent également des pistes pour améliorer la prévention et la recherche scientifique, car les auditions ont mis en lumière des défaillances en la matière, pour mieux connaitre les impacts sur la santé mais aussi trouver des solutions pour dépolluer les sols.
Enfin, face aux insuffisances des différents Plans Chlordécone lancés par l'Etat depuis 2008, la rapporteure prévoit des préconisations pour le 4e plan prévu en 2020.
Il y a plus d'un an lors de la Marche des Cobayes, nous réclamions cette commission d'enquête pour qu'enfin Vérité et Justice soient rendues ! Nous exigions aussi du Chef de l'Etat qu'il reconnaisse la responsabilité de la France en demandant pardon. La France s'honore à reconnaitre ses erreurs.
Avec des avocats et d'autres eurodéputés je demande que des études scientifiques et épidémiologiques soient diligentées avec la création d'un laboratoire indépendant aux Antilles afin de bien mesurer l'impact de la pollution au chlordécone sur la santé des populations et dans l'environnement."
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