Lettre de l'Observatoire Européen du Plurilinguisme (OEP)
Dim 22 Oct - 11:43
Quand l’Europe se réveillera !
Retrouver l’usage de la parole !
Comme le rappelle l’écrivain Laurent Binet dans son thriller plein d’humour et de talent La septième fonction du langage, la parole est un pouvoir, fonction longtemps ignorée des linguistes. De ce point de vue, l’Europe, ou plutôt les Communautés européennes, devenues l’Union européenne, a toujours été muette, désespérément muette, sur les affaires du monde et sur elle-même.
Le diagnostic a été fait depuis longtemps. Ce n’est un secret pour personne. L’Union européenne ne s’est jamais pensée autrement que comme « un prolongement politique et militaire de la puissance américaine », selon l’expression de Régis Debray. Se remettre des décombres de la Seconde Guerre mondiale condamnait-il les nations européennes à être et à se conduire en éternels vassaux ? Les mots sont cruels. Le débarquement de Normandie avait pour nom de code « Overlord ». Or, que signifie « Overlord » ? Suzerain. C’est tout un programme qui imprime sa marque à 70 ans de vie commune. Mais les temps changent. Les Européens, semblent prendre conscience que la vassalité n’a pas que des avantages.
Donc si l’Europe, en tant qu’ensemble de nations auquel l’état du monde impose d’unir leurs destins, se mettait à parler, ce serait une bonne chose pour tout le monde.
L’hebdomadaire Le Point titre son numéro spécial du 21 septembre Françallemagne, le pacte historique. Dans ses différents discours, notamment dans son dernier à la Sorbonne, le président français, Emmanuel Macron, souffle un air nouveau tout en s’inscrivant dans une continuité historique multiséculaire. Pour le passé récent, quelle extraordinaire parenté avec les discours qui ont entouré le traité franco-allemand de 1963, dont l’ambition s’était trouvée entravée par les circonstances du temps ! Jamais il n’a été question que l’Allemagne et la France conduisent ensemble l’Europe. Mais rien de sérieux ne peut se faire sans le couple franco-allemand. Il lui appartient, sans monopole, de proposer et d’inspirer. Le traité de l’Élysée ne disait pas autre chose. Quelle parenté également avec la déclaration de Copenhague des 14 au 15 décembre 1973 sur l’identité européenne, qui engageait les neuf pays membres (les 6 fondateurs plus le Royaume Uni, l’Irlande et le Danemark qui venaient d’adhérer) et les futurs nouveaux membres !
Par exemple :
« 6. Si, dans le passé, les pays européens ont été à même de jouer individuellement un rôle majeur sur la scène internationale, les problèmes internationaux actuels peuvent difficilement être résolus par chacun d'eux seul. ...
Direction et rédaction : Christian Tremblay, Anne Buiallemand, anglais, bulgare, croate, espagnol, grec, italien, polonais, portugais, roumain et russe. Les textes sont accessibles en ligne. Merci aux traducteurs. Pour ajouter d'autres langues, contactez-nous.
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