- Jacques Perotto
- Date d'inscription : 29/09/2012
Café-débat sur bateau : ville fluviale et portuaire : entre mémoire, désamour et utopie
Sam 29 Sep - 2:10
Les villes
possèdent des relations toujours singulières, souvent ambivalentes, parfois
troubles avec leurs fleuves et leurs ports ; elles les exploitent ;
elles s’en protègent ; elles les délaissent ; elles les
abandonnent ; elles reconquièrent ; elles les transforment.
Lyon (et
son agglomération) n’y échappe pas ; cette ville en exprime des traces,
des marques et des désirs.
Des traces
de mémoire, puisque depuis toujours Lyon hésite entre ses collines et leur
verticalité affirmée, et ses bords d’eau et leur horizontalité flottante comme
elle a hésité entre Lugdunum (la colline spirituelle du Dieu Lug) et Condate (la
confluence, là où s’unissent débits et puissances de la nature).
De cette
inestimable confluence, l’ingéniosité humaine construit des sources de prospérité
pour s’ouvrir à de riches perspectives aux multiples métiers (bateliers et
nautes, ces fameux armateurs fluviaux) ; la Saône d’abord et de tous
temps, le Rhône ensuite récemment et seulement parce que contenu.
Des marques
de désamour, puisque, longtemps, le bord de l’eau fut rejeté ; il cumulait
trop de menaces ; celle de la limite, celle d’un milieu naturel instable,
à tel point que les villes lui ont tourné le dos pour s’en protéger par des
digues, des remparts ou des glacis ; celle d’un milieu de la déshérence où
se mêlent humidité et corrosion.
La rive
comme la berge sont restées des lieux glauques, associant trafics louches et
contrebandes en tous genres ; des lieux risqués comme foyer récurrent de
maladies et de misère ; un lieu perçu comme un envers de la ville.
Des désirs d’utopie, parce qu’il convient de reformuler les enjeux liés aux
relations avec la ville ; physique et écologique, entre la terre et
l’eau ; administrative et politique, entre le port et la ville ;
sociale, culturelle et économique, entre le monde fluviale et le monde urbain.
Cette
situation d’interface doit-elle forcément se matérialiser en rupture de territoires,
en deux univers, se côtoyant, comme le Port Edouard Herriot, sans véritablement
se rencontrer ou échanger ; comme un lieu incertain ? Ou peut-elle
aussi proposer d’autres liens, d’autres éléments d’intégration entre port et
ville ; comme un gommage d’une frontière physique ou imaginaire ?
Alors, les
thématiques de l’évènementiel et du tourisme peuvent-elle, à elles deux,
apporter, par les types de fréquentation et leurs poids économiques, ces
capacités nécessaires à influer sur les rapports d’urbanité, à conjuguer des
modes d’être en ville et de faire en ville ?
Alors, la
transformation d’usage des paysages portuaires possède-t-elle la puissance
suffisante pour traduire l’interrelation entre activités nautiques et activités
terrestres ? La qualité de l’offre commerciale comme la fermeté d’une
proposition culturelle ou la dynamique des pratiques récréatives, peuvent-elles
(re)fonder une nouvelle histoire fluviale ?
Alors,
l’ambition d’une politique de déplacement (intra-urbain comme interurbain)
vis-à-vis de l’exigence des questions de la mobilité, d’accessibilité et
d’intermodalité, possède-t-elle la vigueur indispensable pour être exploitée et
mise au profit des liaisons entre les transports urbains, collectifs et
individuels ?
Alors,
comment articuler intérêt économique, préoccupation sociale, et prise en compte
de l’environnement physique et biologique? Une économie de marché durable
est-elle conciliable à un environnement social urbain ? Comment permettre une
articulation avec le milieu urbain, culturel et industriel favorisant de fait
des emplois durables innovants ? Comment assurer les compromis entre
conflits d'usage et conflits d'intérêt, notamment les enjeux de préservation
des rives face aux enjeux de développement touristique et économique ?
Alors,
comment traiter la question de la gouvernance ? Au-delà de la diversité
des approches, il convient de reconnaître la complexité nouvelle du processus
de coordination (des acteurs de différents niveaux), du processus d’action (des
objectifs négociés et des processus infléchis), et du processus politique
(l’avenir d’un territoire face à la mondialisation).
Venons en parler, confronter nos points de vue, échanger, faire du bruit et ramdamer.
Rendez-vous le mercredi 10 octobre 2012 à 19 heures (pétantes) sur le bateau Navilys, 13 bis quai Rambaud - 69002 Lyon (penser à réserver, places limitées).
En présence de plusieurs grands témoins : Pierre Gras (journaliste et écrivain, auteur du livre Le temps des ports aux éditions Tallandier - 2010), Bruno Voisin (sociologue), Fabien Bressan (géographe) et Roland Bernard (porteur d’un fameux projet utopique).
De membres d’organisations professionnelles et associatives (ACAD, SFU, ARADEL, CICF, VAD).
Et vous.
possèdent des relations toujours singulières, souvent ambivalentes, parfois
troubles avec leurs fleuves et leurs ports ; elles les exploitent ;
elles s’en protègent ; elles les délaissent ; elles les
abandonnent ; elles reconquièrent ; elles les transforment.
Lyon (et
son agglomération) n’y échappe pas ; cette ville en exprime des traces,
des marques et des désirs.
Des traces
de mémoire, puisque depuis toujours Lyon hésite entre ses collines et leur
verticalité affirmée, et ses bords d’eau et leur horizontalité flottante comme
elle a hésité entre Lugdunum (la colline spirituelle du Dieu Lug) et Condate (la
confluence, là où s’unissent débits et puissances de la nature).
De cette
inestimable confluence, l’ingéniosité humaine construit des sources de prospérité
pour s’ouvrir à de riches perspectives aux multiples métiers (bateliers et
nautes, ces fameux armateurs fluviaux) ; la Saône d’abord et de tous
temps, le Rhône ensuite récemment et seulement parce que contenu.
Des marques
de désamour, puisque, longtemps, le bord de l’eau fut rejeté ; il cumulait
trop de menaces ; celle de la limite, celle d’un milieu naturel instable,
à tel point que les villes lui ont tourné le dos pour s’en protéger par des
digues, des remparts ou des glacis ; celle d’un milieu de la déshérence où
se mêlent humidité et corrosion.
La rive
comme la berge sont restées des lieux glauques, associant trafics louches et
contrebandes en tous genres ; des lieux risqués comme foyer récurrent de
maladies et de misère ; un lieu perçu comme un envers de la ville.
Des désirs d’utopie, parce qu’il convient de reformuler les enjeux liés aux
relations avec la ville ; physique et écologique, entre la terre et
l’eau ; administrative et politique, entre le port et la ville ;
sociale, culturelle et économique, entre le monde fluviale et le monde urbain.
Cette
situation d’interface doit-elle forcément se matérialiser en rupture de territoires,
en deux univers, se côtoyant, comme le Port Edouard Herriot, sans véritablement
se rencontrer ou échanger ; comme un lieu incertain ? Ou peut-elle
aussi proposer d’autres liens, d’autres éléments d’intégration entre port et
ville ; comme un gommage d’une frontière physique ou imaginaire ?
Alors, les
thématiques de l’évènementiel et du tourisme peuvent-elle, à elles deux,
apporter, par les types de fréquentation et leurs poids économiques, ces
capacités nécessaires à influer sur les rapports d’urbanité, à conjuguer des
modes d’être en ville et de faire en ville ?
Alors, la
transformation d’usage des paysages portuaires possède-t-elle la puissance
suffisante pour traduire l’interrelation entre activités nautiques et activités
terrestres ? La qualité de l’offre commerciale comme la fermeté d’une
proposition culturelle ou la dynamique des pratiques récréatives, peuvent-elles
(re)fonder une nouvelle histoire fluviale ?
Alors,
l’ambition d’une politique de déplacement (intra-urbain comme interurbain)
vis-à-vis de l’exigence des questions de la mobilité, d’accessibilité et
d’intermodalité, possède-t-elle la vigueur indispensable pour être exploitée et
mise au profit des liaisons entre les transports urbains, collectifs et
individuels ?
Alors,
comment articuler intérêt économique, préoccupation sociale, et prise en compte
de l’environnement physique et biologique? Une économie de marché durable
est-elle conciliable à un environnement social urbain ? Comment permettre une
articulation avec le milieu urbain, culturel et industriel favorisant de fait
des emplois durables innovants ? Comment assurer les compromis entre
conflits d'usage et conflits d'intérêt, notamment les enjeux de préservation
des rives face aux enjeux de développement touristique et économique ?
Alors,
comment traiter la question de la gouvernance ? Au-delà de la diversité
des approches, il convient de reconnaître la complexité nouvelle du processus
de coordination (des acteurs de différents niveaux), du processus d’action (des
objectifs négociés et des processus infléchis), et du processus politique
(l’avenir d’un territoire face à la mondialisation).
Venons en parler, confronter nos points de vue, échanger, faire du bruit et ramdamer.
Rendez-vous le mercredi 10 octobre 2012 à 19 heures (pétantes) sur le bateau Navilys, 13 bis quai Rambaud - 69002 Lyon (penser à réserver, places limitées).
En présence de plusieurs grands témoins : Pierre Gras (journaliste et écrivain, auteur du livre Le temps des ports aux éditions Tallandier - 2010), Bruno Voisin (sociologue), Fabien Bressan (géographe) et Roland Bernard (porteur d’un fameux projet utopique).
De membres d’organisations professionnelles et associatives (ACAD, SFU, ARADEL, CICF, VAD).
Et vous.
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